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L’économie du bien commun

 

 

        L’Economie du Bien Commun est un projet économique initié par l’Autrichien Christian Felber, professeur d’économie et spécialiste en économie durable, membre fondateur d’Attac Autriche.

 

           Ce projet économique a été développé d’abord en Autriche, puis en Allemagne, en Espagne et en Italie.  C’est un projet récent qui date de 2010, mais on compte déjà 1700 entreprises et une centaine de municipalités dans le monde qui ont décidé d’appliquer ce modèle. Depuis le mois d’octobre 2014, les membres d’Economie du Bien Commun, ont commencé à développer le projet en Amérique du Sud : au Pérou, en Colombie et au Chili, où vient de se terminer « une école d’été Â» à laquelle a participé plusieurs centaines de personnes. Nous avons rencontré ce 20 janvier Robin, volontaire pour l’organisation.

 

          L’Economie du Bien Commun (EBC) est donc un projet économique qui a pour objectif de développer un système alternatif au marché financier et à l’économie planifiée. C’est un système concret et viable. L’économie du bien commun repose sur des valeurs humaines fondamentales : la confiance, la responsabilité, le démocratie, la solidarité, la coopération. L’EBC permettrait d’évaluer ces comportements durables au sein des entreprises afin de les encourager par des avantages légaux.

           A long terme dans l’EBC, la contribution au bien commun dans une entreprise serait aussi importante que ses gains financiers. Le bien-être des salariés serait aussi pris en compte que le bon fonctionnement économique de l’entreprise même.

         Par exemple il s’agirait d’octroyer des avantages fiscaux et financiers (taux d’imposition réduits, frais de douanes, crédit à faible intérêt, priorité pour les achats publics) à des entreprises  qui contribuent au bien commun et dont l’objectif principal n’est pas la recherche du profit.

         Sur le marché, les produits et les services vendus par les entreprises sociales ou écologiques sont souvent beaucoup plus chers que les produits « classiques Â». Les consommateurs sont donc peu encouragés à consommer ces biens et ces services. Or, grâce au système de Bien Commun et à l’octroi d’avantages fiscaux et financiers le prix de ces produits baisserait, ils pourraient alors concurrencer les biens et services provenant des autres entreprises. D’où la viabilité de ce système alternatif.

Sur le plan politique l’EBC commun vise à des changements légaux permettant l’évaluation de la contribution des entreprises au bien commun. L’évaluation consiste à attribuer un nombre de points aux entreprises selon leurs actions sociales et écologiques. Les points se répartissent sur cinq paliers (voir grille ci-dessous). Entre 600 et 1000 points les entreprises bénéficient d’avantages légaux. En dessous de 400 points les entreprises sont sanctionnées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

        Sur le plan social l’objectif est de provoquer une prise de conscience générale quant à la possibilité de se diriger vers un système où l’être humain peut passer avant le profit. Pour cela il faut prendre également conscience  que la transformation du système réside dans l’action commune, et que tous les acteurs  doivent coopérer pour arriver à ce changement de système. L’économie du bien commun ne se définit pas comme l’unique voie pour créer une société plus juste, mais croit en la force des synergies entre la multitude d’alternatives existantes (commerce équitable, ESS, commerce de proximité, permaculture, agriculture). Et, pour arriver à cela, certes les grandes institutions publiques ont leur rôle à jouer, mais c’est d’abord par le bas, c’est-à-dire grâce au travail des entreprises, des initiatives, des étudiants et des consommateurs que l’on pourra tendre vers cette synergie. Il s’agit de créer une conscience collective du bas, vers le haut.

 

        D’ailleurs, selon la matrice utilisée pour l’évaluation du bien commun des entreprises chacun de ces acteurs sont pris en compte. Les fournisseurs, les investisseurs, les employés, les consommateurs, les partenaires, les institutions publiques évaluent les entreprises selon les critères suivants : dignité humaine, coopération et solidarité, durabilité écologique, justice sociale, gestion démocratique et transparence.

 

 

 

 

 

 

      Nous ressortons de notre entretien avec Robin –que nous remercions pour toutes ses explications- plus convaincues que jamais et totalement séduites par ce système de l’EBC. Pour nous, c’est un système concret, viable et loin d’être utopique. Nous voyons aussi dans l’EBC plus qu’un système économique. En effet, c’est pour nous un système dans lequel l’action commune et la conscience citoyenne est au centre de son fonctionnement. Cela a d’autant plus d’intérêt dans un monde où la situation actuelle ne relève pas seulement d’une crise économique mais également d’une crise de valeurs. Et, plutôt que de réformes économiques ponctuelles, c’est d’un nouveau paradigme de société dont nous avons besoin.

 

 

Pour en savoir plus :

  • ​ A télécharger ici, un document PDF qui reprend les points essentiels de l'EBC (en espagnol)

 

 

Bibliographie

 

Filmographie

Trailer du documentaire sur l’Economie du bien commun : http://vimeo.com/84606640

 

1ère vidéo de Christian Felber (2011) : https://www.youtube.com/watch?v=U4tL4eS--XM

 

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