top of page

 

Claude Alphandéry, président honoraire du Conseil National de l’insertion par l’activité économique (CNIAE) et président du Labo de l’économie sociale et solidaire :

 

            Â«La régulation de l’économie existante aura toujours des limites, car le capitalisme financier a une grande plasticité et parvient étonnamment à contourner les contraintes les plus nécessaires. Ainsi, on trouve toujours des raisons de ne pas alourdir la fiscalité des plus riches : évasion fiscale, risques de délocalisation, etc. De même, alors que nous venons de connaître une grave crise financière, que chacun s’accorde à reconnaître qu’il est nécessaire d’imposer de nouvelles règles de fonctionnement, il paraît difficile aujourd’hui de changer la gouvernance des banques en profondeur.

 

            Ces régulations ne peuvent donc être véritablement porteuses de changement social, si elles ne sont pas accompagnées d’un soutien massif à des projets profondément transformateurs déjà amorcés dans la réalité. Je pense à ces pistes, initiatives, expériences qui représentent un autre regard sur la richesse et la consommation, focalisées sur les besoins de proximité, et qui sont incarnées par le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire. [...] Si l’on veut aller au-delà de la simple régulation et rendre la société moins inégalitaire, il faut non seulement une meilleure répartition de la production de richesse actuelle au sens du produit intérieur brut (PIB) mais aussi la valorisation et le développement d’autres façons de produire qui ne pèsent pas sur l’avenir de la planète et ne creusent pas les inégalités. Celles-ci permettront d’inverser la tendance, que nous avons connue au cours de ces dernières décennies, à maximiser la production, inciter à la surconsommation, dans un contexte d’explosion des écarts de revenus. Au cours du XXe siècle, nous avons connu un transfert massif de l’emploi et de l’activité allant des secteurs de l‘agriculture vers l’industrie, puis vers les services. Ce transfert ne s’est pas réalisé spontanément, il a aussi été accompagné par les politiques publiques. Il s’agit aujourd’hui de favoriser un transfert de même ampleur des expériences écologiques et sociales vers la production de biens et de services. » 

bottom of page