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NEWLETTERS 1

 

 EL CAMINO 21

 

I-Buenos Aires

 

            Après 16h de vol, nous arrivons enfin à destination: Buenos Aires ! Nous sommes accueillies chaleureusement par Loraine, une amie d’Audencia, dans sa colocation de 15 étudiants : la casa de la Buena Onda (la maison de la bonne onde) ! Très vite nous nous mettons au travail : dès notre première sortie dans la ville, nous tombons sur la fête des entrepreneurs, où nous avons l’occasion de discuter avec des membres de l’association Ingénieurs sans frontières. Les « che Â» à tout va et l’accent argentin nous surprennent un peu, mais on s’y fait vite ! Après avoir envoyé plusieurs mails et confirmé plusieurs rendez vous, notre semaine à BA s’annonce bien chargée : dès le lendemain, nous rencontrons Heloisa Primavera.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La casa de la buena Onda

 

a) Rencontre avec Heloisa Primavera

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Heloisa nous donne rendez vous chez elle, dans un quartier pavillonnaire en banlieue de Buenos Aires. Nous manquons encore de repères dans cette grande métropole, aussi c’est après une longue perdition et avec 1 heure de retard que nous arrivons à destination… Mais nous ne regretterons pas notre périple ! Nous restons plus de 3 heures Ã  échanger avec Heloisa. Biologiste de formation, elle a repris ses études pour étudier la sociologie, et est devenue professeure d’économie à l’Université de BA. Elle a beaucoup travaillé sur la question des monnaies sociales en Amérique du sud. Elle a participé à la mise en place de nombreux projets comme le projet Colibri, qui réunit les initiatives d’économie sociale et solidaire en Amérique du sud. Brésilienne d’origine, elle parle français, anglais, espagnol et portugais !

 

Bien installées dans son salon qui regorge de livres et de traces de ses voyages, autour d’un maté fumant, nous commençons notre discussion. Au menu : monnaie sociale, « transition towns Â», « creativos culturales Â» et économie bleue. C’est une femme passionnée et passionnante, qui partage avec un enthousiasme certain ses expériences et connaissances : elle nous motive et nous rend plus optimistes encore quant à l’impact et l’évolution de l’économie sociale et solidaire dans le monde. Nous visionnons ensemble une vidéo sur les « creativos culturales Â», qui nous rappellent que nous ne sommes pas seules à vouloir agir pour un monde plus durable, bien au contraire ! Notre conversation sur l’économie bleue nous rappelle aussi que le développement durable passera d’abord par une baisse de la consommation liée à un changement des mentalités. En effet, pourquoi toujours chercher de nouveaux objets de consommation, alors qu’il faudrait dans un premier temps chercher à réduire notre consommation ? L’économie collaborative donne des réponses à cette interrogation. La question de la propriété des biens est de plus en plus remise en cause par les nouvelles générations, comme le montrent le covoiturage et le couchsurfing… que nous avons d’ailleurs expérimenté quelques jours plus tard !

 

Le temps passe si vite que nous sommes en retard pour aller chercher sa petite fille à l’école : nous continuons la discussion dans la voiture. On ne nous arrête plus toutes les trois ! C’est avec une certaine tristesse, le cerveau en ébullition et après de grandes embrassades que nous nous séparons d’Heloisa. Une rencontre vraiment incroyable, courte mais intense !

 

Culturales creativos : https://www.youtube.com/watch?v=aIUUW1YfxrM

The Blue economy : https://www.youtube.com/watch?v=1af08PSlaIs

 

 

b) La feria de la economia social y solidaria

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain, nous partons encore en expédition : une heure de bus pour arriver à Quilmes, où se trouve une université. Nous pensons trouver Redtisa, le réseau des « technologies pour l’insertion sociale argentine » (notion floue, certes, mais qui nous intriguait). Mais c’est finalement dans une immense fête de l’économie sociale et solidaire que nous débarquons ! Ni une ni deux, nous nous armons de notre caméra, micro et carnet pour aller à la rencontre des intervenants. La feria est un grand marché, où l’on peut discuter à chaque stand avec des producteurs, des entrepreneurs, des associations… Voici trois de nos rencontres :

 

  • La Huella, empresa social (« Traces Â») : une coopérative de travail où des handicapés mentaux apprennent à fabriquer des objets avec des matériaux de récupération. C’est avec une fierté et joie qu’ils parlent de ce travail comme d’un « exutoire Â», une façon de réintégrer la société et de se responsabiliser. En effet, si la coopérative n’a pas vraiment de hiérarchie, chacun a pourtant son propre rôle et ses devoirs. Un échange touchant !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chaises de Huellas

 

  • Remade : une autre coopérative, de femmes cette fois, anciennement dépressives, et ayant séjourné en hôpital psychiatrique. Elles vendent une revue intitulée Â« Libre mente Â» ainsi que des cahiers, des agendas, des stylos, etc. Par ce biais, elles ont réussi à sortir définitivement de la dépression, à prendre des responsabilités et ainsi regagner confiance en elles. Il est d’ailleurs très touchant de voir la fierté et l’engouement avec lesquels elles nous expliquent le fonctionnement de leur coopérative. De plus, l’idée de transmission des connaissances est très importante pour elles puisqu’elles donnent des cours « d’entrepreneuriat Â» à des jeunes filles dans leur situation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Femmes de l’association Remade

 

  • Cooperativa Suenos Hilvanados : C’est une coopérative de femmes qui vendent de la lingerie et des tissues. Pour faire partie de cette coopérative les femmes doivent posséder un baccalauréat d’économie sociale et solidaire : « El Bachi Â». Ce bac et son programme ont été à la base mis en place par des professeurs de l’université de Quilmes. Il a depuis deux ans acquis la même valeur qu’un bac classique. El Bachi a été crée en parallèle d’une banque communautaire. Au début el Bachi permettait donc au diplômé de travailler dans cette banque communautaire qui réalise des microcrédits pour encourager l’entreprenariat chez un public marginalisé du système financier. Il permet alors à ce public à sortir de leur difficulté financière en développant leur propre activité. Le but étant que ces activités soient des entreprises sociales.

 

Par la suite, les mêmes professeurs qui avaient initié le Bachi et la banque communautaire ont créé un centre culturel destiné aux enfants et la coopérative Suenos Hilvanados dans laquelle travaille Lourdes, la jeune diplômée que nous avons interviewée.

 

Lourdes nous explique très bien en quoi consiste le Bachi et l’activité de chacune des coopératives qui en découlent. Elle est très fière de nous dire qu’elle a d’ailleurs commencé à donner elle même des cours aux futurs diplomés. Concernant la coopérative elle explique qu’elle gagne sa vie modestement mais qu’au moins elle est heureuse, bien traitée, et nous avoue en rougissant qu’elle peut écouter de la musique et même parfois danser avec ses collègues. Plus sérieusement elle nous explique qu’elle a des responsabilité, c’est elle qui se chargent de toute la comptabilité, elle admet que c’est parfois stressant mais que le sentiment de pression est largement dépassé par la confiance en elle qu’elle a acquis.

Il est une fois de plus intéressant de voir le rôle important que joue la transmission de l’expérience et du savoir dans le témoignage de Lourdes. En effet elle est très fière de son nouveau rôle de professeur qu’elle tient auprès des élèves.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lourdes, de la Cooperativa Suenos Hilvanados 

 

C’est donc avec Lourdes et une affectueuse embrassade que s’achève notre journée à la feria de la economia social y solidaria.

 

  • Ingineria sin fronteras y Manos Sustentables

 

Notre séjour  à Buenos Aires est sur le point de s’achever, mais nous avons encore une initiative à découvrir. Nous avons rendez-vous tôt le matin avec Pablo, de l’association Manos Sustentables. Ingénieur civil de formation, il a fondé cette association il y a quelques mois, et est donc très surpris (et touché !) que deux françaises l’aient découverte par hasard sur Facebook, il y a quelques mois de ça ! Cette association donne des cours à des étudiants, souvent des ingénieurs ou architectes, désireux d’apprendre sur les pratiques de constructions durables et autonomes en énergie. Il travaille en lien avec Fundacion Energizar, une plus grosse association, et le cabinet d’architectes Intiles & Rogers. Le cours du moment est sur les « douches solaires Â». Nous prenons donc le bus pendant une petite heure pour nous rendre en banlieue de Buenos Aires, vers le sud. A notre descente du bus, c’est avec une certaine surprise et perplexité que nous marchons un petit moment à traves des « gated communities Â» : des immenses résidences, très riches, entourées de barbelés, surveillées par des gardes armés et des chiens… Mais il nous suffit de franchir un mur pour nous retrouver dans une « villa Â», autrement dit un bidonville. Pablo connaît ce bidonville depuis plusieurs années car il s’y rendait au sein de l’association « Un techo por mi pais Â» (un toit pour mon pays) qui construit des maisons en bois (« en dur Â») amovibles pour les familles qui manquent de moyens. En effet, les habitants ne sont pas propriétaires de ces terrains  qui appartiennent à l’Etat et peuvent les chasser à tout moment. Depuis quelques mois Pablo s’occupent de la construction de douches solaires : des douches qui fournissent de l’eau chaude grâce à un récupérateur de la chaleur du soleil réalisé uniquement à partir de matériaux de récupération : des bouteilles en plastiques et des canettes essentiellement.

 

      Nos cours de physique sont loin mais on comprend tant bien que mal les jeux de pressions qui permettent le réchauffement et la circulation de l’eau.

On passe une excellente journée car après avoir joué les journalistes on apporte notre aide et c’est bien aussi de se sentir actrices. On ajoute de l’isolation aux tuyaux pour qu’ils gardent bien la chaleur, on plante les semences des futurs potagers dans la maison et chez les voisins. On écoute aussi attentivement le cours sur l’installation du panneau solaire qui permettra à la famille de se doucher à la lumière.

En milieu d’après midi la douche est terminée, l’eau est chaude et la lumière fonctionne. Tous très fatigué on partage un moment agréable au moment du déjeuner. Au  menu : sandwich à la tomate et bananes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’équipe au complet

 

Nous rentrons très fatiguées à Buenos Aires très contentes d’avoir découvert cette association et Pablo, un garçon pleine d’envie d’agir et d’utiliser son savoir d’ingénieur de manière durable.

Avant de rentrer nous reposer à l’appartement où nous résidons nous passons acheter nos billets de bus pour Bariloche. Ainsi commence notre descente vers le sud. 

 

II – Notre descente vers le Sud

 

Après une semaine de travail acharnée, nous nous laissons quelques jours de visites et de travail sur les vidéos et articles avant d’atteindre Ushuaia où nous attendent d’autres initiatives.

 

Après 20h de bus nous arrivons à Bariloche le … à 17h. Nous passons une nuit en auberge car nous n’avons pas eu de réponse des nombreux messages envoyés aux différents couchsurfers de Bariloche. Mais bon, 6 euros la nuit c’est plutôt raisonnable. Bariloche est une petite ville située dans la région de Rio Negro, on appelle ses alentours la « région des lacs Â».  Le lendemain nous nous lançons donc dans un tour en vélo de 4 heures, on est plus souriantes dans les descentes mais globalement on est fascinées par le paysage et Marion arrive à surmonter sa peur des deux roues !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et Jimber, un italien péruvien qui nous a entraînées dans ce périple

 

 

Au retour de la balade nous avons une réponse sur Couchsurfing, nous nous rendons alors chez Marcelo à Cerro Catedral, une station de ski en hiver, un lieu un peu désert en été mais parfait pour se reposer, et apprécier les alentours montagneux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous prenons ensuite la route pour El Bolson, la ville hippie de la région. Un peu déçues, nous partons au lac d’Epuyen pour passer une nuit chez une amie de la grand-mère de Marion. L’endroit  est magnifique et nous en avons la quasi exclusivité vu le peu de voyageurs que nous croisons.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous prenons ensuite le bus pour El Chalten. C’est reparti pour un long trajet de 24h que l’on ne voit pas passer tant le paysage est déconcertant et impressionnant. Un incroyable coucher de soleil nous laisse bouche bée, et nous pensons vivre pour la première fois de notre vie l’expérience kantienne du « sublime Â» (la prépa n’est pas si loin finalement …).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après une nuit des plus gymnastiques dans le bus peu confortable, nous nous réveillons à El Chalten. C’est une petite bourgade de montagne assez étonnante, nous en faisons vite le tour, aidées par un vent violent qui nous pousse jusqu’à un mirador saisissant, ainsi qu’une gigantesque cascade.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons la chance d’avoir une vue totalement dégagée sur le Fitz Roy, sommet perpétuellement caché par les nuages. Encore une fois, la chance nous sourit !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avant de quitter El Chalten, nous partons faire un trek  pour arriver au pied du Fitz Roy. Encore une fois, le beau temps est avec nous, nous arrivons au lac Tres surmonté d’un Fitz Roy totalement dégagé. Epoustouflant ! Au retour, nous empruntons un autre itinéraire…Encore peut habituées aux distances patagoniennes nous arrivons épuisées à la tombée de la nuit, après 9h de marche ! On a retenu la leçon, la prochaine fois, nous partirons plus tôt !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

III – La suite du périple

 

Après notre joyeuse escapade dans les sommets, nous nous dirigerons vers Ushuaia, où nous nous intéresserons à l’éco construction en visitant le Earthship de la terre du feu. Nous avons également rendez vous avec Alejandra, militante endurcie pour la défense des droits de l’homme, et ingénieure de « Ingénieurs sans frontières Â», l’association avec qui nous avons eu un premier contact à Buenos Aires. On a hâte !

 

Voilà nos premiers pas sur El Camino 21, tout se passe comme nous le voulions, et nous sommes impatientes de vous faire partager l’avancée de notre périple !

 

 

 

 

 A très vite,

Abrazos,

Elise et Marion

El Camino 21

 

 

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